Le VENTOUX !
 
13 mai 2010 (GAGAscension)
 

Z'avez mal aux jambes ? non ? .. alors attrapez votre souris !
 
On est le 12 mai 2010, de valeureux GAGAs - 10 environ - se retrouvent
au camping municipal de Sault en Provence.
Il pleut, il fait froid, on descend des côtes du Ventoux
en mangeant de la quiche Lorraine. Olivier a un doute.
Les lardons sont-ils fumés ou non ?
 
 
 
Une nuit plus tard, les cheveux poussent à l'envers dans la tête
la quiche est digérée, les côtes du Ventoux vont tomber ...
... les vraies côtes ...
 
Enfin pas de suite ... certains sont partis ... sans freins ....
 
 
 
 
... mais avec de beaux maillots .. de circonstance !
 
 
 
Les sucres rapides ont été apportés par l'assistance (rapide aussi)
Merci Mr Soubeyran pour tes bons nougats et Philippe pour l'assistance sans faille !!!
 
 
 
Enfin prêts ... pour la photo ...
 
 
 
 
Quelques faux démarrages plus tard, une pause "Le journal La Provence" à Sault
pour rencontrer la presse qui nous fera un bel article le dimanche suivant.
 
On attaque les festivités locales .... Le Ventoux
Surnommé le Géant de Provence ou le mont Chauve
avec ses 1912 mètres (environ selon la police, 1910m selon les manifestants).
 
Col fermé ... donc on fonce !
 
 
 
 
Plusieurs techniques de grimpe s'affrontent .... !
 
Facile avec le "Seguier optimisé"
 
 
 
Tranquille avec le "5000 SpAsc" ... spécial ascension ...
 
 
 
Tout au moral avec "le 3800 sans rien"
 
 
 
Cool avec le Vélovap est ses "1,3 cheval" ...
 
 
 
Sympa le solex, joli paysage le Ventoux pour une première sortie ...
 
 
 
Au mollet avec le 2200 ...
 
 
 
Va bien ce Vap ....
 
 
 
 
Reviens, j'ai les mêmes à la maison ...
 
 
 
 
 
 
 
Passée une petite vingtaine de kilomètres entre 4 et 6%,
passé aussi le Chalet Reynard
on sort du bois, la route se relève pour frémir aux alentours de 7 à 8%.
 
Pour une bière, c'est bien. Pour une côte en solex, c'est moins bien.
 
Heureusement les paysages sont là !!!!
 
 
 
 
 
... les pauses aussi ...
 
 
 
 
L'assistance ne lâche rien ... surtout pas Bruno !
 
 
 
 
Du coup chacun vaque à des pauses photos ...
... histoire de laisser reposer les jambes ...
 
Devant des indications bizarres ?
 
 
 
 
 
Devant la stèle de Tom Simpson ...
 
 
 
 
Puis le moral est plus fort que le brouillard, ça repart pour tout le monde !
 
 
 
 
Plus le temps de regarder le paysage ... ça fonce ...
 
 
 
 
 
Vers le sommet !!!!!!!!!!!!!
 
entre 1h45 et 2h15 pour les 100% de réussite !
 
10 GAGAs engagés, 10 GAGAs au sommet
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les pédaleurs au sommet .... Olivier avec Philippe qui repart chercher des nougats
dans le véhicule d'assistance puis Marc ... qui a pas pédalé !
 
...
 
 
 
 
 
Les meilleurs grimpeurs ... ont pédalé un peu plus ....
 
 
 
La débutante ... première sortie solex : le Ventoux, qui dit mieux ?
 
 
 
Brice à le moteur qui fume ...
 
 
 
Agnès arrivée depuis bien longtemps
se rechauffe en se promenant ...
Bruno, tout au mental ...
 
 
 
Bruno² ... et ses 1,3 chevaux de Vélovap ... pfffff
 
 
 
 
 
Pour tout le monde, GAGAplôme de meilleur grimpeur et sticks "Ventoux Climbed (GAGAright)"
Merci Loïc ...
 
 
 
 
 
Avant de redescendre .... quelques clichés ....
 
 
 
Trio de Vélovap !!!!
 
 
 
 
Les champions ...
 
 
 
 
Et celle qui n'a pas démérité dans cette belle montée ....
... et qui va serrer les mamelles à la descente ...
Nini la vache sur son guidon du 3800 !
 
 
 
 
 
 
Gazzzzzzzzzz
Le Ventoux .. ça monte ... puis ça redescend !!!
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Bruno² sur la fin de parcours achèvera un bon vieux pneu ligné des années 60
sur une pierre acérée ...
 
 
 
 
... histoire de dire que le camion d'assistance ne sert pas
qu'à transporter des nougats ... !!!
 
 
 
 
Au bistrot de Sault, Brice recevra son GAGArton rose (le cinquième du nom !!)
pour sa seizième balade ... une des premières ou personne ne l'a poussé ??!! ....
 
 
 
 
Le géant de Provence daignera se montrer en fin de journée ....
pour un ultime cliché ...
 
 
 
Pour finir les commentaires à chaud des béligérants ....
 
la voilà qu'elle est bonne l'idée folle, go ! j'embarque dans l'aventure gagascension, bon ok mon pauv' 3800 devant (sup-)porter
mon en bon point de permis gaga, la gagageure est quasi impossible, alors je serais "GAGASSISTANCE".
Pour ça un bon vieux Jumper, bricolé camping, arrivé au terrain "flotte&boue" de Sault,
mercredi en soirée, Bruno2 et Marie sont déjà là avec une mignonne Eriba, première consigne ; la bouteille est sous la caravane ! merci M. Bruno.
Olivier et Marc débarquent aussi et font leur "camp", tente type roumaine, bord d'autoroute plus bâche usagée,
ils cherchent les points tendres pour les sardines (et oui ils sont avec nous, promis feront pas la manche !!)
Olivier gonfle,gonfle pas le galet, le matelas, ils sortent les "bêtes d'ascenssionne caramba !!"
Enfin ils viennent me rejoindre au sec pour le casse croûte,
dans la nuit tombée Brice et Agnès nous retrouvent à la "cafet" on est serré, mais il fait chaud .
Ils monteront leur tente à la lumière des phares et piles en tous genres...
Jeudi matin ; levé tôt !!(Marc...) la "cafet" prépare le café : reconsigne ne pas partir le ventre vide,
Bernard et Annie sont là et Olivier va chercher Bruno qui est à l'hotel avec sa petite famille,
ça y est les valeureux sont rassemblés ; alignement des brélons, photos !! CA ROULE !!
Il est là le monstre tapi dans la brume, après 200 m le sox d'Agnès nous fait une petite ratatouille,
l'assistance est là avec les outils, une caresse de Marc (au galet uniquement) et ça repart.
Je vais pas tout vous raconter les petits détails de la montée,
mes camarades pédaleurs le feront mieux du fond de leurs mollets,
mais moi, à l'arrière, je peux vous dire l'air ébahi des passants, l'air incrédule des cyclistes bataves
et baveux au sommet, l'air admiratif des motards, je peux vous dire la souffrance des vapistes (c'est du lourd)
le courage des ladygagas, bravos à elles et leurs sourires !
Sacré journée et tous mes nougats distribués (merci les Nougats Soubeyrant de Montélimar)
ont fait de ces quelques heures du bonheur d'amitiés et de respect, pour moi assis dans le camion un sacré souvenir ;
ILS L'ONT EUT LE VENTOUX!!!
Nougalet
 
 
 
salut à tous
pfffff!!! trop fastoch ce ventoux...... même pas mal!
en tout cas, tout y était: ambiance, super assistance de philippe,
carburant gagas et SOS technique de pro
à quand la prochaine c… qu'on recommence ?!!!!
grosses gagabises à vous tous
Agnès
 

Glorieuse 30ème balade des GAGAs dans une mé-gagas-cension :
le Mont Ventoux en VéloSolex et VéloVap
L'un d'entre nous fait passer un jour un lien internet relatant l'ascension du Mont Ventoux
par un groupe de fêlés, en Mobylette…Très amusant, le sommet mythique des cyclistes abordé avec des péteuses.
Le calendrier GAGAs (Galets de Garonne) 2010 fixe noir sur blanc
dans la case du jeudi 13 mai ce petit texte " GAGAscension (d'un grand sommet) ".
Il faut donc y penser et peut-être s'y préparer, on va monter quelque part.
Un noyau de GAGAs cogite, ne s'emballe pas, définit le Mont Ventoux comme objectif suffisamment délirant.
Qui viendra ? Comme d'habitude : qui voudra qui pourra. Banzaï.
Pour ma part, bien sûr je suis partant pour une nouvelle gagaminerie.
Sauf que celle-ci n'est pas de la petite solexine, c'est du lourd. Les pentes ininterrompues pendant
des kilomètres et des kilomètres, le final à des pentes comprises entre 8 et 10%... obligent à considérer les choses calmement.
Un solex de série monté par un aussi peu sportif que moi aura du mal à venir à bout du monstre.
J'ai bien un Solex 2200 première génération, équipé d'un dérailleur pour les montées, et d'un frein à tambour pour les descentes,
comme par hasard originaire d'une région montagneuse, la Haute-Savoie. Je décide de l'embarquer dans l'aventure.
Je l'extrais de sa place entre le Solex 1700 et le Solex 2200 seconde génération,
et commence à m'occuper du fonctionnement de ce fameux dérailleur.
L'idée est aussi de lui greffer pour l'ascension un moteur plus récent, de Solex 3800,
complètement refait et équipé d'un tout petit galet de 35 mm de diamètre emprunté à un Solex 5000 à petites roues originaire des Pays-Bas.
Entamant le démontage du 2200 pour cette greffe, j'ai finalement mal au cœur.
Car si je réussis la montée du Mont Ventoux avec cet engin hybride, je serai tenté de le garder en l'état en souvenir de l'événement.
Alors que justement s'il est dans ma collection c'est qu'il présente des originalités à sauvegarder à tout prix dans l'état,
tel que son propriétaire savoyard l'avait équipé.
Me voici donc avec mon idée de moteur 3800 à petit galet d'entraînement, mais sans partie cycle pour le supporter.
J'entame le tour de mes remises où attendent ça et là quelques Solex dans des états divers.
J'avise dans l'une d'entre elles un Solex 5000 blanc, dont j'avais refait la peinture et le moteur,
abandonné depuis plusieurs mois à cause d'une panne que je n'ai pas encore identifiée.
Finalement voici l'occasion de faire d'une pierre deux coups : je sauve ce 5000 de l'immobilité tout en esquivant le problème de la panne.
Le moteur d'origine servant de banque de pièces pour le nouveau moteur refait,
dont le numéro de série montre qu'il est aussi à l'origine un moteur de ce même modèle
(beaucoup de moteurs de Solex 3800 et ceux de 5000 sont pareils, seul le numéro de série peut les différencier).
Je prends conseil auprès d'un GAGAs bien avancé dans l'optimisation des moteurs.
Comme je ne suis pas un génie de la mécanique il me conseille d'aller au plus simple
pour gagner un peu de puissance : doubler le joint d'embase du cylindre et éliminer le joint de culasse.
Je m'attelle donc à refaire le moteur avec ces indications.
En effet la modification compense la perte de vitesse due au petit diamètre du galet,
grâce auquel le couple dans l'effort de traction est nettement amélioré.
Nous faisons un premier essai en montant au pic de Nore dans l'Aude.
Mon 5000 SpAsc (Spécial Ascension !) ne monte pas vite, mais monte sans perdre de tours moteur.
Un petit tracteur en somme. Le coup de pédale indispensable à la reprise à la sortie des lacets me laisse perplexe.
C'est trop dur, je rattrape de justesse le régime moteur minimal pour continuer.
Je décide donc de changer le pédalier pour un de 3800 qui compte 2 dents de moins (32 au lieu de 34),
et j'ai en réserve un pignon de 18 dents au lieu de 16 pour la roue arrière.
Je laisse aussi les manivelles de pédales du 3800 qui sont plus longues que celles du 5000, afin de fournir un meilleur effort.
C'est dangereux dans les virages car les pédales un peu trop longues peuvent toucher par terre et provoquer une chute,
mais quand on fait du solex depuis si longtemps, ce genre d'inconvénient est bien intégré !
Je fais un essai en gravissant le col de Port en Ariège, et j'y arrive sans grande difficulté, presque surpris.
Je n'oublie toutefois pas que le Mont Ventoux est d'une toute autre trempe…
Le mois de mai arrive. Le temps est mitigé comme disent les météorologues, la date approche et le ciel ne se découvre pas.
Il pleut et il doit pleuvoir le 13 mai sur le Ventoux. Nous étions une quinzaine à vouloir tenter l'ascension, quatre renoncent en raison des conditions climatiques.
Le matin du 12, on se pose encore la question : y va ? y va pas ?
Y va !
Bruno, toulousain, est en vacances en famille dans le secteur, il loge au village de Sault, au pied du Ventoux ;
Philippe vient de Montélimar ; Bernard et Annie de Montpellier ; Bruno² et Marie de la région toulousaine aussi ; Brice et Agnès du Tarn ;
Olivier de l'Aude ; et moi de l'Ariège.
Rendez-vous le mercredi soir au camping municipal de Sault. Je m'arrête chez Olivier ensuite nous faisons route ensemble.
Quelques kilomètres seulement avant Sault, la pluie nous fait douter de la " faisabilité du machin ".
La brume et l'humidité accompagnent notre installation au camping. Je ne sais pas dans quel sac j'ai rangé ma casquette,
je monte donc ma tente le casque sur la tête !
Heureusement Philippe est déjà là avec son fourgon aménagé. Enfin un endroit sec pour casser la croûte à la nuit tombante.
Il est ici temps de consacrer quelques lignes à la préparation alimentaire de l'exploit envisagé : l'hiver a été froid, et long.
Il a fallu combattre, se défendre, on nous avait promis la pandémie du millénaire.
La lutte serait inégale, alors autant claquer le ventre plein. Nous avons accumulé des graisses superflues et stagnantes.
C'est une bonne chose pour fournir un tel effort. Il faut des réserves si l'on veut puiser dedans.
Ce repas de la veille pris en commun dans le fourgon relève de ce régime drastique :
pâté de foie, pâté de tête, pâté de canard à l'Armagnac, fritons, saucisson, saucisse de foie, jambon, pain, quiche,
puis plateau de fromages, le tout copieusement arrosé (il faudra résister au froid de la nuit) avec quelques bouteilles de Ventoux,
bien évidemment, mais aussi avec quelques digressions géo-œnologiques.
Alors que nous nous alimentons au mieux, les GAGAs continuent d'arriver, ce qui nous donne l'occasion de reprendre
et de reprendre encore ce menu depuis le début. Excellent, et vivement conseillé pour le moral !
Merci Philippe pour ce havre de chaleur dans cet océan de gouttelettes en suspension.
Tard, je tombe de sommeil. J'entends de mon sac de couchage mes amis GAGAs
se battre avec la tente d'Agnès et de Brice, puis plusieurs heures plus tard dans la nuit,
je n'entends plus que les ronflements insistants de… B. (Bernard, Brice ou Bruno², rayer les prénoms erronés).
Ne pas oublier les derniers préparatifs physiques : une nuit dans une tente sans double toit
avec la menace de la pluie, dans un sac de couchage fin déroulé sur un matelas soi-disant
auto gonflant de 15 mm d'épaisseur, forcément il vous tarde d'aller affronter le géant de Provence.
A Sault, je pense que c'est une hulotte, elle se met à percer la nuit de ses cris vers 4h30 du matin.
Vers 5h45 une multitude de piafs s'en mêle, vers 6h30 les tourterelles rattrapent le temps perdu.
C'est beau la nature. Le mental est à bloc.
Dès 7h les ablutions, puis le petit déjeuner en commun (merci à tous pour le café la brioche les pains au lait
la confiture le sucre, etc. mais où avais-je donc la tête lorsque j'ai préparé mes affaires ?).
Comme toujours en groupe, le départ est longuet à se dessiner.
On fait l'inventaire : Bruno, Agnès, Marie et Olivier en Solex 3800 ; Annie sur son 2200 ; mon 5000 ; et Bruno², Brice, Bernard en VéloVap.
C'est presque parti : lorsque Bernard veut resserrer le frein avant du 2200 d'Annie,
on s'aperçoit que le patin gauche du frein et son support ont disparu sur la route,
alors que les cyclos étaient attachés à l'arrière du fourgon. Bruno² a un support, Olivier un patin, tout rentre dans l'ordre.
C'est parti. Enfin… re-presque : Agnès pédale pendant un bon kilomètre avant de se résoudre à s'arrêter,
son Solex ne démarre pas. Gicleur bouché, bougie moyennement correcte, ça repart, ça pétouille,
re-nettoyage, ça re-repart, ça re-pétouille 3 ou 4 fois jusqu'à ce que le Solex consente à tourner à peu près rond.
J'en profite tant que j'ai la clef de 9 en main pour souffler dans le gicleur de mon 5000,
qui me paraît légèrement obstrué aussi. Cette fois c'est bon. Eeeeeet zut, j'ai bien resserré le gicleur du 3800 d'Agnès
mais je ne me souviens pas pour le mien. Je surveille donc mon gicleur, des fois qu'il se barrerait sur la route.
D'autant que je n'en ai pas de rechange. Je fais plusieurs kilomètres en surveillant.
Finalement, ça me pompe l'air, je m'arrête pour vérifier. Ce n'était pas la peine de m'inquiéter, il était serré.
Par contre je vois branlotter l'écrou de l'axe de basculement du moteur, côté droit. La guigne.
Si je le paume on est joli, le moteur va vouloir fuir l'obstacle et se jeter dans le fossé dans un virage.
Finalement il reste en place, la route est bonne, qui vivra verra.
La GAGAs-troupe passe le village de Sault après avoir fait la belle pour la presse locale,
descend jusqu'à la Nesque, et commence la montée à travers champs et prairies. C'est joli.
Il fait humide, brumeux plus haut, impossible de savoir où est le Ventoux. C'est la bonne route, c'est tout ce que je sais.
Et monte monte monte. Catherine et Marc² nous rejoignent à moto. Il fera des photos pendant la montée.
On quitte les champs pour entrer dans la forêt. L'humidité est restée sur la route.
Slalom pour attraper les plages de bitume sec, coups de pédales de relance après les lacets.
Je suis le plus lent, je ne pédale que si le Solex en a besoin. J'ai comme dans l'idée que je dois m'économiser.
Plusieurs arrêts bla-bla lors de cette étape. J'arrive chaque fois en dernier.
C'est long, c'est beau, c'est faisable, dommage qu'on ait cette satanée brume.
Un nuage plus noir juste au dessus des arbres me fait craindre la saucée.
Non, seulement quelques gouttes, puis de petites éclaircies, je me demande si le Mont Ventoux va nous garder ouverte sa fenêtre météo.
Je pense que oui, après tout on le mérite. Du moins je l'espère…
En fait je gamberge en montant. J'ai les mains crispées sur le guidon, tellement que sans le vouloir j'ai poussé la poignée tournante.
Elle bute maintenant contre la fixation de la sonnette équipée d'une boussole.
Le nord est la plupart du temps devant nous… Une seconde sonnette est fixée sur la branche gauche du guidon.
Blanche, assortie au Solex. Un cadeau de Barbara. En montant je fais jouer la quinte qui sépare les 2 sonnettes.
J'improvise une ballade au Mont Ventoux, que je répète en boucle.
Le compteur de vitesse indique 20, 22, 27 km/h. Cette partie de la montée ne pose pas de problème.
Je vois mes GAGAmis pédaler. Les VéloVap sont lourds et assez lourdement chevauchés (la faute à l'hiver bien sûr, voir plus haut).
Annie a un fameux coup de pédale sur son 2200, un plaisir à voir.
Olivier monte comme une flèche sur son 3800 survitaminé, le " Séguier ", du nom du concessionnaire de l'époque dont le nom a perduré sur l'autocollant.
D'autres arrêts auxquels je ne participe pas, puis de nouveau toute la troupe me dépasse.
Toujours pas de sommet du Mont Ventoux en vue. Maintenant je ne m'arrête plus jusqu'au Chalet Reynard,
où nous pensons reprendre notre souffle pour affronter les 6 derniers kilomètres, de loin les plus durs paraît-il…
Les profils de pente consultés ces dernières semaines le confirmaient largement.
Justement, le voici le chalet Reynard. Le Solex tourne bien, régulièrement, aucun hoquet,
j'avise la rampe qui part vers le sommet, aïe aïe aïe aïe aïe.
Si je m'arrête je suis foutu. Je veux essayer d'arriver en haut sans poser pied à terre,
raison pour laquelle je me suis aménagé un pédalage confortable.
Si je m'arrête et attends mes co-équipiers, je vais me déconcentrer, on va rigoler, s'arrêter boire un coup, qui sait ?
Décidé, je continue. Je passe devant la terrasse du chalet où quelques touristes et cyclistes sont assis et boivent.
Je ne regarde personne. Pas la peine de faire le kakou, au cas où je me vautrerais tout de suite après sous leurs yeux,
dans la première montée. Des fois, on peut essayer d'être digne ! Oui, sacré 5000, il ne perd pas son régime grâce à l'aide de mes jambes.
Ce n'est plus de la montée c'est de l'escalade. Des 20 et quelques km/h dans la partie précédente, l
e compteur n'affiche plus que 14, 13, 12, 13, 15… et pédale, pédale, pédale.
Des vélos devant moi. On m'avait dit qu'ils me doubleraient. Et bien non, les cyclistes ne sont pas à la fête non plus.
La neige sur le bas-côté, la route est mouillée, toujours cette brume, toujours pas de sommet en vue.
Peut-être vaut-il mieux. Pour le moral. Les bornes kilométriques : sommet à 5km, pente entre 8 et 9 %... pédale, pédale, pédale,
enfonce ce pauvre petit galet dans le pneu avant pour le faire agripper, surtout ne pas s'arrêter.
Un photographe me glisse un bout de papier dans la main : son adresse internet où je pourrai commander les photos prises.
Encore plus haut un autre, je crois que c'est le même, je lui dis que j'ai déjà l'adresse, il tord le nez.
Franchement impossible de relever le mien du guidon, la main droite occupée à faire varier la pression du galet sur le vieux pneu Michelin.
Bon sang la pente se redresse encore, les cyclistes grimacent de plus belle (tu parles),
et mon pneu mouillé fume sous la rotation du galet qui patine. 11, 10, 9 km/h.
Dans un bout de ligne assez droite, le géant rouge et blanc perce légèrement la brume.
Nom d'une pipe, j'y suis presque. Je suis déjà lessivé mais pour si peu ça va pouvoir le faire.
Le dernier lacet est affreusement abrupt, le galet se met à gueuler, je lui trouve un étroit cheminement sec
jusqu'à la ligne d'arrivée au milieu d'un groupe de motards, j'y crois pas, j'y suis, quel merdier.
Putain que je suis content.
J'aperçois Olivier arrivé quelques minutes plus tôt, ça c'est chouette, je le croyais resté avec notre " peloton ".
On en a bien bavé quand même. Les motards, les cyclistes,
les touristes nous regardent installer nos 2 Solex sous le panneau " sommet du Mont Ventoux 1910 m ",
l'un d'eux nous propose de nous photographier avec nos appareils, c'est fini, c'est relâche, c'est fait,
putain que c'était pas gagné, yes bonhomme pas si rouillé que ça là-dedans.
Merci aux GAGAmis, l'essieu était avec nous (un beau jumelé convenons-en), on n'a pas pris la flotte,
on n'a pas crevé de chaud. On n'a pas vu grand-chose mais basta, c'était pas l'objectif non plus.
Une vingtaine de minutes après Agnès arrive, puis Annie, et Marie. Puis puis puis… nous voici tous en haut,
Philippe nous rejoint avec son fourgon, il nous apporte le gros sac de nougats de Montélimar qu'il a dégotté chez un " sponsor ",
le seul, et dont je ne connais pas le nom. Qu'il soit remercié lui aussi de l'apport énergétique procuré par ses excellents petits cubes blancs veinés de brun.
Nous nous attardons, savourons la connerie enfin réalisée, collons les autocollants " Ventoux climbed " sur nos cyclos,
Bruno distribue aussi les Gagaplômes qu'il a confectionnés en secret, bla-bla-blas et autres bla-blas, tout va bien,
l'ambiance des randos GAGAs " normales " reprend le dessus, on se demande bien ce qu'on va pouvoir inventer la prochaine fois.
Je portraiture mon petit 5000 SpAsc. Je lui rappelle tout le temps où il est resté remisé, délaissé.
Aujourd'hui c'est son jour, et le mien avec. Qui de lui ou de moi a aidé l'autre à atteindre le sommet ?
Nous en reparlerons ensemble lorsque je le réviserai avant de l'installer sur le piédestal qu'il mérite,
diplôme et photos disposés autour. Il m'a pourri la chaussure droite avec son pot d'échappement découpé et mal refermé.
Non, je n'irai pas jusqu'à exposer la paire de pompes. Je n'installerai pas non plus un mannequin sur la selle,
grimé avec les vêtements que je porte aujourd'hui, dont la chemise à fleurs indissociable de mes balades solexistes.
Ah les gaga-cons, on l'a fait, et on rigole. On commente, on chipote, on est bien, là…
Photos.
Heu… on ne serait pas par hasard en train d'oublier la descente ?
Décision est prise de nous retrouver sur un grand parking à droite avant d'atteindre le Chalet Reynard et de pique-niquer là.
Allez, cette fois, on se jette vers le bas ! Je resserre mon frein avant, je tends mon frein arrière,
et je regarde les autres malades se tirer la bourre comme des branquignoles.
Il me font rire. Je n'ai pas l'impression de pouvoir lâcher les chevaux ( !), alors je fais en sorte de bien m'amuser
dans les virages sans dépasser les 35-36 km/h. Je crois que Bernard avec son VéloVap a atteint les 60 km/h, moteur relevé !!!
La descente, ce n'est pas vraiment pour moi. J'ai toujours préféré l'effort en montée, et ce depuis toujours, déjà tout minot en vélo.
A leurs mines réjouies à la pause graillou, je vois qu'ils y sont allés de bon cœur.
Comme nous tous maintenant sur l'apéro puis le pâté de foie, le pâté de tête, le pâté de canard à l'Armagnac,
les fritons, le saucisson, la saucisse de foie, le jambon, le pain, la quiche puis le plateau de fromages,
le tout copieusement arrosé (il faut reconstituer les stocks d'énergie) avec quelques bouteilles de Ventoux, bien évidemment,
mais aussi avec quelques digressions géo-œnologiques, etc.
Pause café au Chalet Reynard, des solexistes de la Creuse rencontrés en 2009 sur l'Ile de Ré nous reconnaissent,
et nous parlent de leur futur périple de 600 km. Tiens, ne pourrions-nous pas les accompagner dans leur ultime étape,
entre Labruguière (Tarn) et Perpignan (Pyrénées-Orientales) ???
La suite de la descente, le ciel est dégagé, le paysage se montre mieux… Quelques photos au bord de la route.
Juste après la sortie de la forêt, Bruno² roule sur une pierre, pneu arrière de son VéloVap éclaté.
Mousse générale au café à Sault. Pour notre glorieuse 30ème Gagabalade, Brice vient de participer à sa 16ème.
Bruno lui remet son gagarton rose : son Gagapermis de conduire un engin à galet.
Retour au camping, changement du pneu du VéloVap, coups à boire.
Le rendez-vous au restaurant est à 20 h. Que faisons-nous dans l'intervalle ?
Vroum en direction du belvédère des gorges de la Nesque.
Village de Monieux, la route des gorges. Grandiose, splendide. Photos.
Nous remontons à Sault puis au camping où il nous reste encore du temps pour " casser " une bouteille de rosé.
Et re-départ en galets pour le restau.
Surprise, sur le tard le Mont Ventoux daigne enfin tenir sa place dans le paysage. Photos au bord de la route.
Restau, bla-blas enjoués de ceux qui ont réussi leur coup, superbe dîner, tous contents.
Retour de nuit, je ne sais plus bien ce qui nous a le plus fatigués, si c'est l'ascension du Mont Ventoux
ou les nombreuses pauses-" réhydratation "…
Mon galet patine, le Solex n'avance pas dans le noir, tout juste assez pour me traîner
jusqu'au camping où on ne va tout de même pas remporter cette malheureuse… et re-re-re-…-à la nôtre.
Nuit semblable à la précédente, sommeil léger, tête pleine d'images, estomac lourd.
Ronflements dans le voisinage, les piafs…
Lever bien ramollo, tout comme le pneu avant de mon 5000.
Raison pour laquelle il n'avançait pas hier soir. Il était un pneu crevé !
Moi aussi.
Marc Rivals, à Saurat le 15 mai 2010
 
 
 
Merci à Marc² pour les superbes photos
ainsi qu'à la bonne humeur de Catherine, Sylvie et Jean-Pierre
qui nous ont suivi et/ou devancé ... ??!!
 
 
 
 
 
 
A tous à la prochaine !!
 
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